Top 10: Questions fréquentes sur l'école à la maison au Québec
10. Qu’est-ce que l’école à la maison?
L’école à la maison ou l’instruction à domicile est une situation d’instruction ou d’enseignement ou le parent prend en charge la scolarisation de l’enfant au sein du foyer. Dans la nomenclature européenne, on utilise plutôt le terme instruction en famille (IEF) alors qu’on parle de homeschooling en anglais.
Que ce soit pour permettre à la famille de voyager pendant l’année scolaire, jouir d’une flexibilité du contenu éducatif, répondre à un besoin particulier de l’enfant (problèmes de santé, problèmes scolaires, géographique, etc.) ou simplement pour prolonger le plaisir de vivre et d’accompagner l’enfant dans son développement, il y a autant de bonnes raisons de faire l’école à la maison qu’il y a de familles qui le font!
9. Qui peut faire l’école à la maison?
Au Québec, chaque parent qui le désire peut choisir l’enseignement à la maison pour son enfant. La Loi sur l’instruction publique prévoit que l’enfant qui reçoit, à la maison, un enseignement approprié peut être dispensé de l’obligation de fréquenter une école.
À noter: L’accord de l’autre parent est nécessaire et les parents peuvent scolariser uniquement leurs propres enfants.
8. À partir de quel âge je peux scolariser mon enfant à la maison?
Il est possible de débuter la scolarisation à la maison à l’âge de son choix. Par contre, à partir du moment où l’enfant atteint 6 ans au 1er juillet, le parent doit rendre des comptes au ministère et offrir une scolarisation adéquate jusqu’à l’âge de 16 ans (à la maison ou à l’école). Il est possible de faire l’école à la maison pour le primaire et/ou le secondaire. Le préscolaire (maternelle 4 et/ou 5 ans) n’est pas obligatoire ni dans un établissement scolaire ni à l’école à la maison.
7. Est-ce qu’un enfant qui fait l’école à la maison peut obtenir un diplôme d’étude secondaire?
Oui. Il y a plusieurs façons de l’obtenir. Il est possible de prendre contact avec le centre de services scolaire du secteur pour que l’enfant fasse les examens du ministère à l’école de son quartier ou en étant inscrit à une école secondaire à distance qui offre le diplôme par exemple.
« Les parents élaborent et mettent en œuvre un projet d’apprentissage qui rend possible la reconnaissance des unités requises pour la sanction des études.
Les parents effectuent les démarches nécessaires auprès de leur centre de services scolaire pour inscrire leur enfant aux épreuves ministérielles et conclure des arrangements en vue de l’évaluation et de la reconnaissance des cours-matières menant à l’obtention du diplôme d’études secondaires.» Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur
6. Est-ce que je peux faire l’école à la maison à mon enfant qui a des besoins particuliers?
Tout à fait! Plusieurs parents font même le choix de retirer leurs enfants de l’école à cause de leurs besoins particuliers. L’école à la maison permet à ces enfants de recevoir une éducation plus personnalisée et respectueuse de leur rythme. Il leur est possible de prendre des pauses au besoin et d’adapter plus facilement l’environnement de travail pour leur permettre de se concentrer selon le besoin.
D’ailleurs, « sur demande des parents d’un enfant handicapé ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, le ministre peut le dispenser en partie des exigences relatives au contenu du projet d’apprentissage. » Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur
5. À quel endroit dois-je remplir mon inscription à l’école à la maison?
Les parents doivent transmettre un avis écrit au ministre et au centre de service scolaire de leur secteur au plus tard 10 jours après l’arrêt de fréquentation de l’établissement scolaire ou avant le 31 juillet pour l’année scolaire suivante. Pour connaître la procédure et accéder directement à la bonne page du site, je vous réfère à mon petit guide L’école maison 101: Par où commencer?.
4. Combien ça coûte faire l’école à la maison?
La plus grande dépense est souvent reliée au salaire du parent qui cesse de travailler pour enseigner à la maison. Par contre, certains parents (et c’est encore plus le cas depuis que le télétravail a été éprouvé dans les dernières années) réussissent à garder un emploi à temps partiel tout en faisant l’école à la maison.
Il faut aussi prendre en considération que le fait de ne plus aller au travail vous libèrera de certaines dépenses comme la garderie pour les plus jeunes, l’essence et l’usure du véhicule pour le déplacement, les vêtements plus habillés, etc. On ne se fera pas de cachettes, quand on reste à la maison, on s’habille différemment qu’au travail!
En ce qui a trait aux fournitures scolaires, il y a moyen de conserver un budget semblable à celui de la liste du matériel demandé par les écoles. Après avoir acheté quelques crayons, cahiers et articles de bricolage (que vous auriez acheté pour l’école de toute façon), il s’agit d’être astucieux et d’utiliser le service de bibliothèque de votre quartier au lieu d’acheter de nouveaux livres ou de récupérer des jouets à la maison pour en faire du matériel de manipulation par exemple.
Notre programme clé en main est conçu pour équivaloir le montant que vous auraient coûté des cahiers d’exercices pour chacune des matières obligatoires. Comme nous n’utilisons pas de cahiers d’activités (on préfère vivre de vraies activités) et que tout est inclus dans le programme, il n’y a pas de raison de s’en passer! En plus, non seulement vous avez les activités, mais votre achat vous offre aussi des conseils et une suggestion de planification pour chaque semaine (ce que vous ne trouverez pas dans les cahiers d’exercices).
3. Comment faire pour savoir quoi enseigner?
Il faut savoir que chaque province a ses propres exigences. Pour ce qui est du Québec, le ministère demande à ce que 5 matières obligatoires soient enseignées soit le français, les mathématiques, l’univers social, les sciences et l’anglais. Pour savoir quoi enseigner selon le niveau de l’enfant, on se réfère aux outils fournis par le gouvernement (qui sont les mêmes pour l’école publique et privée que pour l’enseignement à la maison). Le PFEQ et les PDA (Progression Des Apprentissages) vous indiquent quelles notions sont à voir selon le cycle d’études. La progression des apprentissages est disponible pour chaque matière sur le site du ministère.
Pour en savoir plus, vous pouvez visionner ma vidéo où je vous explique de quelle façon je sélectionne le contenu pour créer des projets motivants, mais surtout pertinents selon les contenus prescrits.
2. Combien de temps ça prend pour faire l’école à la maison?
C’est la question à laquelle il n’existe pas de réponse universelle. Tout dépendra de votre organisation familiale, du niveau d’autonomie de votre enfant, de son intérêt, de sa disposition aux apprentissages (qui peut d’ailleurs s’avérer être très différente d’une journée à l’autre), etc.
Tout cela est vraiment variable en fonction de chaque enfant et du fonctionnement de chaque famille. La plupart des familles ont un horaire plus ou moins stable de 3 ou 4 jours majoritairement pendant l’avant-midi et, au besoin, un peu en après-midi. C’est en faisant des essais que vous trouverez la meilleure formule pour votre famille!
Et la dernière, mais non la moindre. LA question qui revient à chaque fois…
1. Est-ce que, si je fais l’école à la maison, mon enfant ne socialisera pas assez?
Pas nécessairement. De nos jours, la majorité des parents ont à coeur que leurs enfants développent leurs habiletés sociales. Personne n’a envie que son enfant soit « sauvage » et qu’il n’ait pas d’amis.
En ayant à l’esprit de fournir différentes occasions de socialiser aux enfants, ils sont tout à fait aptes à développer cette habileté normalement et même… mieux encore!
Qui a dit que l’école est le MEILLEUR milieu de socialisation et que, sans une expérience pareille, les enfants ne développent pas leurs compétences sociales adéquatement?
À l’école, les enfants socialisent presque uniquement avec des enfants de leur âge. Ils n’apprennent pas vraiment à interagir avec des plus petits ou avec des plus vieux tandis que les enfants qui font l’école à la maison font toutes sortes d’activités comme des visites de musées ou de centres pour personnes âgées, ils fréquentent des groupes de familles qui font aussi l’école à la maison, etc.
Bref, ils ont non seulement plusieurs opportunités de socialiser, mais en plus, ils développent leurs aptitudes avec des personnes de tous les âges. Ils apprennent souvent des plus vieux et peuvent, à leur tour, montrer, aider et accompagner des plus jeunes. Cette dynamique est, sans contredit, très enrichissante!
Être entouré d’enfants de son âge n’est pas nécessairement gage d’une socialisation de qualité. Et, qui plus est, un enfant peut se sentir tout de même très seul, même au milieu d’un groupe d’enfants de son âge. L’essentiel n’est pas la quantité d’échanges, mais la qualité de ceux-ci.
Une étude canadienne menée en 2009 sur des jeunes adultes ayant été scolarisés à la maison démontre qu’ils sont « plus impliqués socialement que les autres jeunes canadiens, s’engageant dans une plus grande variété d’activités, et les exerçant plus souvent. Ils [sont] aussi deux fois plus susceptibles d’avoir voté dans une élection fédérale et beaucoup plus susceptible d’avoir voté dans une élection provinciale. […]
Dans l’ensemble, très peu de diplômés de l’école-maison auraient préféré être éduqués autrement. La plupart d’entre eux sont plus heureux et plus satisfaits de leur emploi et de leur vie que les Canadiens du même âge et en fait, que les jeunes d’ailleurs. » Quinze ans plus tard: Les adultes canadiens diplômés de l’école-maison, 2009
Une autre étude menée aux États-Unis et au Canada a conclu que « des niveaux élevés d’autonomie et d’indépendance étaient les caractéristiques communes de ces personnes. Non seulement ces traits étaient très appréciés, mais ils étaient également évidents dans leurs habitudes de travail » (p. 21). « Contrairement à la critique communément exprimée selon laquelle l’éducation à domicile est synonyme de dénuement social, ces adultes ont souligné l’intérêt de pouvoir interagir avec un large éventail de personnes, au lieu d’être exposé principalement à des pairs du groupe d’âge, comme c’est le cas pour ceux qui fréquentent les écoles formelles. […] Il n’existe actuellement aucune preuve approfondie et convaincante pour étayer les craintes que les critiques des écoles à domicile ont constamment exprimées au cours des deux décennies depuis 1970 » (p. 23). « Nous estimons que ni les écoles publiques ni les écoles à domicile ne sont bien servies par ce genre de déclarations [c’est-à-dire les positions politiques concernant l’éducation à domicile de la National Association of Elementary School Principals 1989-1990 et de la National Education Association 1988], qui ne sont pas basées sur des preuves substantielles C et certainement pas des preuves de recherche. Au contraire, les preuves présentées dans cette étude suggèrent que certaines écoles à domicile peuvent avoir des caractéristiques positives qui n’ont jusqu’à présent pas été reconnues » (p. 24).)» Yep! We’re grown-up home schooled kids — and we’re doing just fine, thank you very much, 1994.
Enfin, à voir toutes les familles qui choisissent de retirer leurs enfants de l’école en raison de l’intimidation et du harcèlement vécu, il est à se demander si l’école, telle qu’elle est actuellement, est réellement gage d’un bon développement de la socialisation pour les enfants…